21 janv. 2012

Arte ou la pauvre vie d'un ours polaire

Il fut un temps où j’étais en master Recherche Civilisations Contemporaines et Comparées, spécialité du Monde Anglophone. Ça en jette, hein ? Vous n’êtes pas les seuls, chaque fois que j’ai pris le temps de donner le nom complet de mon master (pour me la jouer intello, un peu) j’ai vu la flamme de l’admiration dans les yeux de mes interlocuteurs. La deuxième année, quand je leur disais que je faisais mon mémoire sur la politique étrangère de Bush 43 (et pas 41, c’est important d’être précis) au Moyen-Orient, c’était un peu Hiroshima dans leur tête, genre ils comprenaient un mot sur deux et donc, je gagnais en superbe. Généralement, je me gardais bien de leur dire que j’avais 3 heures de cours par semaine (véridique) et que je passais le plus clair de mon temps devant les émissions débiles que la télévision peut proposer en début de journée (et que  j’ai eu 1 à mon mémoire). Parce que, si vous pensez que la télévision vous propose de la merde en soirée, sachez que c’est pire en journée. Le matin, ça passe encore parce qu’il y a Les Maternelles, et aussi bizarre que ça puisse paraître, j’adore Les Maternelles ; je ne vous cache pas qu’à cette époque j’étais incollable sur la matière du biberon à acheter et sur la jalousie maladivement compulsive des ainés quand ils voient apparaître leur petit frère ou sœur. Moi, par exemple, je voulais que ma sœur « retourne de là où elle était venue », mais là n’est pas le sujet. 
Donc, l’après-midi, généralement, je faisais ma digestion devant les reportages animaliers d’Arte, juste avant la sieste. J’ai appris beaucoup de choses, faut pas croire. J’ai appris par exemple que les fourmis mangent leurs ailes pour les protéines après la reproduction, j’ai appris que les girafes ont un coup de sabot à faire pâlir un mort. 
Et puis un jour, j’ai suivi l’épopée sexo-reproductive d’un ours polaire. Et j’ai appris que les ours polaires ont un petit os dans leur pénis. 
La banquise est grande et donc, on ne rencontre pas tous les jours sa promise. Il faut même parfois des mois et des mois, voire des années pour tomber sur une femelle prête à s’accoupler. Aussi, il va s’en dire que les ours, généralement, ils n’ont droit qu’à une seule chance. Oui, c’est horrible. Quoique, parfois ça vaut mieux. 
Moi, l’ours que je suivais de près (si j’avais pu, j’aurais voté pour qu’il reste encore sur la banquise) était jeune et fougueux. On sentait bien qu’il avait envie que ce premier coup soit vraiment le coup de sa vie. Après de longs mois passés à errer la banquise, il entendit au loin les cris d’une femelle. Guidé par sa soif sexuelle et les cris de la belle oursonne, l’ours brava tous les dangers pour s’offrir à la femelle qui l’appelait. 
Enfin, il la trouva et enfin il lui montra qu’il était un homme. Un vrai. Un fort. Ouais, sauf que l’ours fort qu’il prétendait être était en fait qu’un petit ourson encore tout frêle. Le petit os dans son pénis ne supporta pas les coups de reins de trop fort et céda sous la pression. Petit ours repartit, la queue entre les jambes, râlant de douleur. 
Je me suis dit que quand même fallait être couillon pour rater le coup de sa vie, parce que là, c’est sûr, petit ourson n’aura certainement plus l’occasion de se reproduire un jour. 
Quand j’ai raconté ça à Fly, elle a failli pleurer. Quand Fly a raconté ça à GVF, elle a pleuré et en a fait ce superbe dessin. Comme quoi, la création ne nait que dans la douleur !  



2 commentaire(s):

Je ne sais pas ce qui est le moins glorieux. Avoir trois heures de cours par semaines et passer ses journées à regarder les conneries à la tv, ou avoir 20 heures de cours (quand j'suis décidée à y aller hein.. Donc pas souvent.) et regarder toutes les conneries de la tv en replay les soirs et une bonne partie de mes nuits. J'veux dire, en REPLAY quoi. Faut le vouloir..

Cass', ça suffit maintenant : tu vas en cours et tu arrêtes de regarder des émissions en replay... Non, je déconnes, continue c'est trop cool :)

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