28 nov. 2011

Je tiens bien moins à la vie qu'à mon terrible engin

Ce soir je vais chercher Kiss à la gare, j’ai décidé de lui sortir le grand jeu. La dernière fois que je l’ai ramenée à la maison, j’ai tout misé sur le côté romantico de la découverte de la ville, façon pédestre. Là, j’ai un moyen infaillible pour la faire craquer. La semaine dernière, j’ai senti une pointe de pétillements dans sa voix quand elle me parlait de son VTT. C’est décidé, je vais à l’Éléphant bleu donner un coup de propre à ma bécane. A grands coups de poliche ! 
Accoudée sur le guidon, Rayban Aviator sur le nez, écharpe nouée (c’est que le vent est froid sur la route) j’ai bien vu dès sa sortie de la gare que j’avais marqué bon nombre de points. 
Sûrement impressionnée par la vitesse de déplacement, je la sentis s’agripper à ma taille. Je n’étais pas peu fière de cette réaction tant attendue. Mais tellement prévisible ! Qui ne craquerait pas pour le coussin sur le garde-boue ? 
Aux vues de sa sensibilité et de ce camboulage de princesse, je la sens prête et conquise à l’idée d’un road-trip sur la route 66 du vélo : l’Eurovélo 6. 
C’est décidé, on part en janvier ! 

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Aujourd’hui j’arrive à Lille. Fly m’a assurée une belle surprise. Elle n’a rien voulu me dire, sauf qu’elle sortirait sa bécane des grands jours. Oui parce que Fly a un peu du sang motard qui coule dans ses veines, alors vous pensez bien que sa bécane, elle doit en jeter. 
C’est à bord d’une deux roues bleu nuit que je me suis fait cambouler à travers les ruelles sombres du vieux Lille. 
Fly s’était quand même bien gardée de me dire qu’il fallait que je pédalasse pour avancer. La fourbe ! 
On me vend bécane, moi, naïvement, je vois Harley, limite Davidson. Et bien non, c’était un vieux vélo pliant, tout droit sorti des années 70. 
Diplomate, je n’ai rien dit qui aurait pu blesser l’égo de Fly. Mais croyez-moi bien que je m’en suis mordu les lèvres quand elle m’a tendu son casque. Même les ouvriers qui font les 3-8 n’osent pas porter pareille chose. 
Allez, je peux bien vous l’avouer, cette petite virée sur le garde-boue m’a quelque peu séduite. Faut dire aussi qu’elle avait sorti le grand jeu et avait installé un petit coussin (calé avec un tendeur) sur le fer froid du cadre. Forcément, je ne pouvais pas lutter ! 
Mais bon, j’aurais peut-être dû montrer moins d’enthousiasme, car depuis elle veut m’en acheter un et regarde toutes les 20 minutes s’il n’y a pas de nouvelles annonces sur le bon coin. 
Elle me parle même de partir une semaine en vélo. Je pense que je vais lui dire que j’ai le mal des transports en vélo. Ça peut peut-être passer, les gens du Nord sont un peu crédules, après tout. 

4 commentaire(s):

Hin hin, le vieux Lille à vélo, ce devait être un sacré bon coussin pour que Kiss ne se plaigne même pas des pavés !!!

C'est parce que Kiss ne se plaint jamais, même sur les pavés

Un vrai coussin de compét' 100% pilou!

'taing, deux réponses à mon commentaire: on est chouchouté, z'ici !!!

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